Impact du traitement par anti-interleukine-17 sur les infections cutanéomuqueuses par HPV - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
Il existe environ 180 sous-types de papillomavirus humains (HPV). Les HPV non oncogènes peuvent être impliqués dans la survenue de lésions bénignes telles que les verrues et condylomes ; tandis que les HPV oncogènes sont responsables d’un grand nombre de lésions prénéoplasiques et de cancers invasifs. Des vaccins préventifs dirigés contre certains HPV ont été développés, mais il n’existe pas à ce jour de traitement permettant de contrôler les infections chroniques à HPV. Les thérapeutiques actuelles des lésions induites par HPV reposent sur la destruction des tissus infectés, mais sont sans effet sur la réplication virale, ce qui explique la chronicité et les fréquentes récidives de ces lésions.
Observations |
Parmi les patients suivis dans le service pour un psoriasis nous en avons identifié quatre qui présentaient des verrues récalcitrantes lors de l’introduction du traitement par sécukinumab (anti-interleukine-17 ou anti-IL-17). Le suivi clinique et photographique de ces patients au cours du traitement permettait d’objectiver une régression rapide des verrues avec pour deux d’entre eux, une disparition complète, l’un après 3 mois de traitement et l’autre à 6 mois, ainsi qu’une diminution de taille des verrues de 50 % après 3 mois de traitement pour les 2 autres.
Suite à ces observations nous nous sommes intéressés à l’évolution du portage génital d’HPV chez les patients traités par sécukinumab. Nous avons proposé aux patients recevant un traitement par sécukinumab de réaliser un écouvillonnage génital (au niveau du sillon balano préputial ou du vagin) à l’initiation du traitement puis à 3 mois. Les prélèvements étaient analysés à l’aide de la trousse commerciale Seegene® permettant de détecter la présence de 19 HPV muqueux oncogènes et 9 non oncogènes. Cinq patients ont donné leur consentement pour ces prélèvements et parmi eux quatre présentaient une infection HPV lors de l’initiation de traitement. Les prélèvements à 3 mois montraient une nette diminution du nombre de types d’HPV chez trois des quatre patients infectés (Annexe A).
Discussion |
Plusieurs études in vitro ont montré un lien fort entre l’infection HPV et l’IL-17, notamment avec la mise en évidence de taux élevés d’IL-17 dans des tissus de cancer cervical. Une action immunosuppressive de cette cytokine a aussi été observée dans un modèle murin d’hyperplasie épithéliale induite par HPV. L’effet pro-infectieux de l’IL-17 dans l’infection HPV est également suggéré dans une récente étude prospective montrant une diminution drastique du portage cutané d’HPV chez des patients atteints de psoriasis traités par sécukinumab.
Conclusion |
Nos observations vont dans le sens des premières données de la littérature qui suggèrent un effet promoteur de l’IL-17 dans les infections par HPV. Les traitements par anti-IL-17 pourraient donc avoir un intérêt chez les patients présentant une infection cutanée ou muqueuse par HPV.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-IL-17, Interleukine-17, Papillomavirus humain
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.569. |
Vol 145 - N° 12S
P. S346 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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